Genève - Lyon. Comment améliorer rapidement l'offre et la qualité de service ?
- Alain Mayaud
- 25 mai
- 3 min de lecture
L'association LEX 2050 souhaite être force de propositions réalistes et novatrices. L'un des sujets qui nous préoccupe le plus est la desserte de Genève depuis et vers l'étranger, notamment Lyon.
Aujourd'hui, la cité de Calvin est reliée à Lyon par un service TER (Train Express Régional) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, opéré par la SNCF, à hauteur d'un train toutes les deux heures. Le matériel utilisé est composé, soit de locomotives BB22200 et de voitures Corail - dont certaines atteignent près de 50 ans de service - et d'AGC (Automotrices-grandes-capacités). Ces dernières sont actuellement en cours de modernisation.
La ligne de Lyon-Perrache à Genève (frontière) souffre également de son état de vétusté. De nombreux passages à niveau subsistent encore, et son système de signalisation, KVB (contrôle de vitesse par balises) ne permet pas une offre aussi capacitaire et sécurisée que l'actuel ETCS (European Train Control System).
Comment donc améliorer l'offre et la qualité de cet axe stratégique ?
La réponse, en trois étapes :
Investir dans du matériel roulant d'occasion. La Deutsche Bahn vend actuellement sur son site soixante-treize voitures voyageurs de première et seconde classe aptes à circuler jusqu'à 200 km/h et à l'international.
Soixante-treize voitures, c'est suffisant pour créer huit compositions de neuf voitures, soit deux de plus que les compositions Corail actuelles.
Pour opérer Genève - Lyon toutes les heures (en plus du service TER), six compositions seraient nécessaires. Les deux autres seraient utilisées comme réserve opérationnelle et technique.
Quid des locomotives ? Plusieurs entreprises proposent des locomotives à la location, notamment Alpha Trains Groupe.
Il est important de noter que ce service supplémentaire pourrait être exploité tant par la SNCF que par les CFF en vertu de l'ouverture à la concurrence à travers le service librement organisé (SLO). Le SLO comporte les lignes à grande vitesse ainsi que les lignes grand parcours à vitesse classique traversant plusieurs régions.
Intérieur d'une voiture R187.x de la DB actuellement en vente. ©DB
Remplacer progressivement le matériel roulant par du matériel roulant de nouvelle génération. La région Auvergne-Rhône-Alpes est en train d'introduire du matériel roulant de type Régio2N. Ces rames sont construites par Bombardier, puis par Alstom sur le site de Crespin (département du Nord).
Améliorer l'infrastructure. Récemment, une motion a été déposée au Parlement suisse pour la réouverture de la loi sur le raccordement au réseau européen des trains à haute performance LRLGV. Cette loi avait notamment permis à la Suisse d'investir 100 millions de francs suisses pour la modernisation de la ligne du Haut-Bugey, permettant ainsi aux TGV Genève - Paris d'effectuer la liaison en 03h00 au lieu de 03h30.
Développer l'infrastructure. Il est possible de raccourcir le temps de parcours entre Genève et Lyon en créant de nouvelles infrastructures, notamment deux tunnels au sein des gorges de l'Abarine. Ce projet a récemment été remis au coût du jour grâce à l'association ATE - Genève.
Création du "Shunt de l'Albarine" permettant de réduire le temps de parcours entre Genève et Lyon. © ATE – Genève
En conclusion, il est possible d'améliorer rapidement l'offre entre Genève et Lyon grâce à du matériel roulant d'occasion et en location.
A moyen terme, celui-ci devra être remplacé par un matériel roulant unifié et dont les caractéristiques permettront une éventuelle réduction du temps de trajet. Ce nouveau matériel roulant devra être équipé d'espace à bagages, vélos et trottinettes en suffisance, du WIFI, ainsi que d'un espace bar en self service, comme cela se pratique déjà, notamment en Suisse, sur les rames Traverso du Südostbahn (SOB).
Enfin, l'infrastructure doit être améliorée, en supprimant les passages à niveau et en implémentant le système ETCS. A plus long terme, de nouvelles infrastructures doivent être considérées, comme le contournement lyonnais, et les tunnels de l'Albarine.
Le comité de l'association, par la voix de son Président, Alain MAYAUD, a écrit au Conseiller d'Etat Pierre Maudet, en charge du département de la santé et des mobilités de Genève pour lui proposer de se positionner pour l'achat des soixante-treize voitures de la DB.
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