

La première ligne transfrontalière après plusieurs décennies d'absence
La ligne 17 est réintroduite au sein du réseau des Transports publics genevois en décembre 2019, marquant le retour d’une ligne de tram transfrontalière après plusieurs décennies d’absence : la précédente version avait été supprimée en 2011. Elle prend alors son départ à Lancy–Pont‑Rouge, gare, desservant plusieurs quartiers genevois avant de franchir la frontière vers la France.
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1. Extension jusqu’à Annemasse (Phase 1)
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Le 14 décembre 2019, la ligne est prolongée jusqu’au terminus Parc Montessuit à Annemasse, desservant trois communes françaises (Gaillard, Ambilly, Annemasse) sur 2,1 km et 4 stations . Cette phase permet de relier les centres‑villes d’Annemasse et de Genève en environ 25 minutes. La fréquentation explose rapidement : plus de 11 000 voyageurs par jour, ce qui fait de la ligne 17 la deuxième plus fréquentée du réseau.
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2. Deuxième extension vers le cœur urbain d’Annemasse (Phase 2)
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Face au succès de la première phase, la phase 2 est lancée en 2020 par Annemasse Agglo. Elle consiste à prolonger la ligne de 1,2 km à l’intérieur d’Annemasse, avec 3 nouvelles stations jusqu’au Lycée des Glières / Perrier‑Aubrac. Les travaux, démarrés en 2023, visent une mise en service fin 2025, avec aussi la création d’un parking relais au nouveau terminus, pour favoriser l’usage du tram par les frontaliers.
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3. Troisième extension vers Onex-Cité (Phase 3)
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L’extension du réseau de tramway genevois jusqu’à Onex-Cité présente un potentiel stratégique majeur pour améliorer la desserte des quartiers denses de la rive gauche du Rhône. Ce secteur, caractérisé par une forte concentration résidentielle et une population largement dépendante des transports publics, reste aujourd’hui en marge du réseau structurant. Le prolongement d’une ligne existante – telle que la ligne 17 – ou l’intégration d’Onex-Cité dans une future ligne tangentielle renforcerait la cohésion territoriale et la complémentarité modale dans l’Ouest genevois.
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Au-delà de la réponse fonctionnelle aux besoins de mobilité, une telle infrastructure agirait comme un vecteur d’aménagement urbain, en soutenant la densification raisonnée, la requalification des espaces publics et la transition vers une ville plus durable. Bien que des contraintes d’insertion subsistent (exiguïté des voiries, conflits d’usages), celles-ci peuvent être surmontées par une conception adaptée et concertée. En somme, une ligne de tramway jusqu’à Onex-Cité s’inscrit pleinement dans les objectifs du Plan directeur cantonal et de la Loi pour une Mobilité Cohérente et Équilibrée, et mérite à ce titre une étude de faisabilité approfondie.
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4. Contraintes techniques et enjeux urbains
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La création d'une ligne de tramway jusqu’à Onex-Cité soulève plusieurs contraintes techniques, notamment l’exiguïté des voiries existantes, la densité du bâti, et la nécessité de préserver l’accessibilité locale pendant les travaux. L’insertion du tram dans un tissu urbain contraint impose des choix d’aménagement précis : plateforme partagée, priorisation des transports publics, et requalification des carrefours. Sur le plan urbain, le projet représente toutefois un levier majeur de transformation : il permettrait de revitaliser les espaces publics, d'accompagner la densification maîtrisée et de renforcer l’ancrage d’Onex-Cité dans une logique de mobilité durable et de ville de proximité.
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5. Perspectives de réalisation
Les perspectives de réalisation d’une ligne de tramway jusqu’à Onex-Cité sont favorables à moyen terme, dans le cadre du renforcement des liaisons structurantes de l’Ouest genevois. Bien que le projet ne soit pas encore officiellement programmé, il s’inscrit dans les orientations du Plan directeur cantonal et du plan d’action transports collectifs 2024–2028. Son développement dépendra de la validation d’une étude de faisabilité, de l’intégration dans un futur projet d’agglomération et de la mobilisation des financements cantonaux et fédéraux.
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6. Matériel roulant
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La future ligne de tramway jusqu’à Onex-Cité pourrait être exploitée par les véhicules actuellement en service sur le réseau genevois, notamment les Bombardier Cityrunner et les Stadler Tango, déjà adaptés aux conditions urbaines locales. Elle serait également compatible avec les nouveaux Stadler Tramlink, prévus pour renforcer le parc dès 2025, offrant ainsi une accessibilité optimale, une meilleure capacité et une exploitation souple sur des tracés mixtes ou contraints.
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Flotte de tramways passés et présents des TPG. Les tramways Duewag-Vevey (troisième depuis la droite) vont progressivement être remplacés par les 38 nouveaux Stadler Tramlink. Les Bombardier Cityrunner et les Stadler Tango (avant dernier et dernier tramways depuis la droite) pourraient tous desservir cette nouvelle ligne, aux côtés des Stadler Tramlink.
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7. Financement
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Le financement d’une nouvelle ligne de tramway jusqu’à Onex-Cité suivrait le modèle habituel des projets d’infrastructures lourdes à Genève. Il reposerait sur un cofinancement entre le canton de Genève, les communes concernées (notamment Onex), et potentiellement la Confédération suisse, dans le cadre du Projet d’agglomération (prochaine génération prévue en 2025). Si le projet est retenu, la Confédération pourrait couvrir jusqu’à 40 % des coûts. Le reste serait assumé par des crédits cantonaux votés par le Grand Conseil, ainsi que des fonds communaux pour les aménagements de surface. Ce montage exige une étude de faisabilité validée et une inscription dans les documents de planification cantonale.
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La création d’une ligne de tramway de 3 km jusqu’à Onex-Cité représenterait un investissement estimé entre 60 et 90 millions de francs suisses, selon la complexité du tracé et les aménagements nécessaires. Ce coût inclut les travaux de voie, les stations, les équipements techniques et l’intégration urbaine.
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8. Potentiel de réalisation
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​Ce projet étant inscrit dans plusieurs documents de planification, nous considérons que ses chances de réalisation avant 2050 sont élevées.
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8. Conclusion
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La ligne 17 illustre la capacité du réseau genevois à s’étendre de manière progressive et stratégique, en réponse à des besoins de mobilité transfrontalière et urbaine croissants. Après son succès jusqu’à Annemasse et son extension en cours vers le cœur de cette ville, la perspective d’un prolongement vers Onex-Cité ouvre une nouvelle étape prometteuse. Cette extension permettrait non seulement de renforcer la cohésion territoriale de l’Ouest genevois, mais aussi d’accompagner la densification maîtrisée et la transition écologique du tissu urbain. Malgré des contraintes techniques réelles, les perspectives de réalisation sont solides, appuyées par un cadre institutionnel favorable et un potentiel de financement structuré. Le prolongement de la ligne 17 vers Onex-Cité s’impose ainsi comme une opportunité cohérente, réaliste et alignée avec les ambitions de mobilité durable du canton de Genève.​​​​​​
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