Un nouveau tronçon sacrifié
- Alain Mayaud
- 2 sept.
- 2 min de lecture
Nous avons récemment été informés par nos confrères de l’association ARDSL qu’un tronçon supplémentaire de la ligne Annecy – Albertville allait être fermé et réaménagé en transport collectif en site propre intégral. Selon SNCF Réseau, cette décision s’inscrirait dans une logique de cohérence avec la politique nationale, laquelle vise à privilégier une gestion homogène sur un même axe.
Une telle fermeture, et la transformation qui l’accompagne, ne font pourtant que repousser toute perspective de réouverture ferroviaire de la ligne, qu’il s’agisse d’un projet de tram-train ou de ferroviaire léger, comme le défend avec constance l’association Tram 2 Savoies. Paradoxalement, dans le même document, le coût d’une réouverture est précisément chiffré : environ 4 millions d’euros par kilomètre, soit près de 124 millions d’euros pour la régénération des 31 kilomètres de voie.

Pendant ce temps, la RD1508, qui suit globalement le même axe, supporte un trafic de près de 43 000 véhicules par jour.
Cette situation n’est pas sans rappeler celle que nous connaissons dans le Pays de Gex. En effet, la ligne du piémont du Jura est actuellement en cours de transformation en voie verte, présentée comme « provisoire », et intégrée au plan cyclable 2040 de Pays de Gex Agglo. Pourtant, une partie de cette infrastructure figure également comme ligne ferroviaire d’intérêt dans le projet d’agglomération de cinquième génération du Grand Genève, dont la mise en œuvre est annoncée pour l’horizon 2040–2045.
Là encore, la D884, parallèle à cette ligne, enregistre un trafic quotidien d’environ 30 000 véhicules.
L’association LEX 2050 rappelle régulièrement qu’il ne s’agit pas d’opposer les mobilités, mais de les envisager dans leur complémentarité. Néanmoins, à l’heure du réchauffement climatique, au terme d’un été marqué par des canicules, et à l’approche des Jeux olympiques d’hiver appelés à se tenir dans les Alpes, nous nous interrogeons sur :
la pertinence de fermer de nouveaux tronçons sur la ligne Annecy – Albertville,
et le manque de clarté entourant le projet porté par Pays de Gex Agglo pour la ligne du piémont du Jura.
Face à ces constats, nous réaffirmons notre détermination : nous continuerons à alerter les commanditaires, la Région ainsi que l’Autorité Organisatrice de la Mobilité afin de préserver, développer et, le cas échéant, réouvrir les infrastructures ferroviaires indispensables à la décarbonation de nos sociétés. Car l’avenir des mobilités ne peut se penser qu’en conciliant efficacité, soutenabilité et responsabilité environnementale.




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