Mise à jour du site de l’association LEX 2050 : intégration du plan modifié du réseau ferroviaire régional du Grand Genève à l’horizon 2050
- Alain Mayaud
- 8 août
- 5 min de lecture
L’association LEX 2050 a récemment mis à jour son site internet afin d’y intégrer une version actualisée du plan du réseau régional de transport ferroviaire du Grand Genève à l’horizon 2050. Cette révision s’appuie sur une démarche de confrontation aux réalités techniques, institutionnelles et politiques, fondée notamment sur la publication de la Stratégie ferroviaire cantonale genevoise, du projet d’agglomération de cinquième génération (PA5), ainsi que sur un travail d'un Certificat of Advances Studies (CAS) en système ferroviaire mené à la Haute École d’Ingénierie et d’Architecture de Fribourg (HEIA-FR).
Cette nouvelle version du réseau prend en compte plusieurs modifications importantes, reflétant une volonté d’ancrage dans les dynamiques de planification et de mise en œuvre existantes.
Réseau de RER et de métro

a) Prolongements vers Culoz et Nurieux-Volognat
Ces prolongements, bien que longtemps considérés comme coûteux, sont aujourd’hui jugés techniquement réalisables à un coût estimé à seulement un dixième de celui initialement avancé par la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Les haltes et gares ont été ajustées pour correspondre aux résultats d’une étude commandée par LEX 2050. Une cadence horaire est envisagée vers Nurieux-Volognat, ainsi qu’une offre vers Culoz décalée de 30 minutes, permettant une desserte alternée. Le renforcement de la cadence sur la ligne RL7 jusqu’à La Plaine permettrait d’assurer une fréquence au quart d’heure entre La Plaine et le centre de l’agglomération genevoise. Ces aménagements pourraient être mis en œuvre à l’horizon 2032/2033, avec l’arrivée de nouveaux matériels roulants, ou plus sûrement d’ici 2038, après l’ouverture de la nouvelle gare souterraine de Genève, destinée à résoudre le goulet ferroviaire de Châtelaine.
b) Nouvelle diamétrale ferroviaire du Grand Genève
Inscrite dans le PA5, la nouvelle diamétrale du Grand Genève reliera Saint-Genis-Pouilly, Gex, Divonne-les-Bains et Nyon au nord, jusqu’à Neydens au sud. La mise en service est prévue entre 2040 et 2045. Bien que jugé pertinent, le prolongement vers Annecy ne pourrait être envisagé avant la seconde moitié du siècle, faute de soutien politique local à ce jour.
c) Ligne du piémont jurassien
Bien qu’absente du PA5, la portion sud de la ligne, entre Saint-Genis-Pouilly et Collonges-Fort-l'Écluse, est maintenue dans la planification de LEX 2050. Le CERN envisage la réouverture partielle de la section entre Saint-Jean-de-Gonville et Collonges-Fort-l'Écluse, dans le cadre du transport de matériaux excavés pour le projet d’accélérateur FCC. Une décision est attendue avant la fin de la décennie, avec une exploitation commerciale potentielle dès 2040–2045, en synergie avec la nouvelle diamétrale.
d) Ligne du pied du Salève
Un travail de diplôme mené à la HEIA-FR a démontré que, sans doublement de voie, la ligne du pied du Salève ne pourrait accueillir qu’un train toutes les 30 minutes. Toute amélioration de l’offre devra être coordonnée avec la diamétrale ferroviaire, prévue également entre 2040 et 2045.
e) Prolongement de Coppet à Nyon
Bien que nécessaire pour desservir Founex et Crans-près-Céligny, ce prolongement a été retiré de la carte « Horizon 2050 », en raison de son absence dans les documents de planification actuels. Sa réalisation, si retenue, ne pourrait intervenir qu’après 2050.
f) Prolongement de la ligne RL4 vers Douvaine
Ce projet suppose une inscription au Fonds d’Infrastructure Ferroviaire (FIF). Compte tenu de la concurrence entre projets existants et malgré un besoin avéré sur la rive gauche, sa réalisation est reportée à la seconde moitié du siècle.
Le détail de chaque ligne est à présent disponible en sélectionnant la ligne souhaitée dans le menu "Les RER et les métros" :

Réseau de tramway structurant à l’horizon 2050
LEX 2050 a également publié une carte prospective du réseau de tramways du Grand Genève à l’horizon 2050. Ce réseau intègre les extensions en direction d’Annemasse, Ferney-Voltaire et Saint-Julien-en-Genevois, ainsi que les deux tangentielles actuellement à l’étude et un prolongement vers Onex-Cité. D’autres projets non encore inscrits dans les documents de planification, comme les liaisons vers Saint-Genis-Pouilly ou sur la rive gauche du Léman, sont également représentés, car considérés essentiels pour renforcer le report modal et limiter la congestion routière à Genève.
Contrairement aux infrastructures ferroviaires lourdes, ces projets dépendent du fonds fédéral suisse pour le trafic d’agglomération (FORTA), ce qui en facilite la mise en œuvre à moyen terme. Un réseau tangentielle et structurant de tramways et de métro apparaît ainsi comme plus réaliste à l’horizon 2050 qu’une extension majeure du réseau ferroviaire classique.
Comme pour les RER et les métros, le détail de chaque ligne est disponibles dans l'onglet "Tramways" de notre site internet.

Liaison en ferry entre Crans et Messery
Une étude conduite par FTSC (Ferry Terre-Sainte Chablais) propose la mise en place d’une liaison lacustre entre Crans et Messery, destinée à compenser l’absence de traversée du lac Léman, pourtant votée par référendum en 2016 mais non mise en œuvre. Ce ferry permettrait d’établir un lien efficace entre les gares de Bons-en-Chablais, Nyon et Coppet, en intégrant un système de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) pour assurer la connexion multimodale. Le détail de ce projet est disponible sous la page "Les Ferry".

Intégration d’un indice de réalisation potentiel
Pour faciliter la lecture prospective du réseau, LEX 2050 a introduit un indice de réalisation potentiel pour chaque ligne. Cet indice repose sur deux critères principaux :
L’inscription du projet dans un document de planification stratégique officiel (PA5, stratégie cantonale, etc.)
Le niveau de soutien politique et institutionnel observé à ce jour
Cet indicateur permet d’offrir une lecture graduée et réaliste du potentiel de réalisation des différentes infrastructures projetées, tout en maintenant une ambition forte en matière de transition modale, de cohésion territoriale et d’intégration transfrontalière.

Conclusion
L’association LEX 2050 poursuit son engagement en faveur d’une mobilité régionale durable, intégrée et cohérente, en adaptant en permanence ses propositions aux évolutions techniques, politiques et institutionnelles. Notre démarche reste résolument ambitieuse mais pragmatique, débarrassée de tout dogme ou posture idéologique. Nous nous attachons à formuler des solutions ancrées dans la réalité du terrain, en nous appuyant systématiquement sur des études menées par des bureaux d’ingénieurs qualifiés, des travaux académiques reconnus, ainsi que sur les documents de planification en vigueur. Cette approche rigoureuse permet à LEX 2050 de continuer à proposer une vision prospective crédible, fondée sur des bases solides, au service d’un Grand Genève plus accessible, résilient et interconnecté.




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