Le développement des mobilités dans le Pays de Gex : perspectives et enjeux autour du tramway des Nations
- Alain Mayaud
- 26 oct.
- 3 min de lecture
Le journal L’Essor Savoyard consacre un article au tramway des Nations, future ligne 13 – et non 15 – qui reliera Ferney-Voltaire (quartier du Bisou) à Bernex-Vailly dès 2028.Cet article, particulièrement riche en informations, apporte des éclairages significatifs sur l’évolution des mobilités au sein du Pays de Gex. On y apprend notamment que le coût global du projet s’élève à près de 50 millions d’euros, dont 21 millions à la charge de la Communauté d’agglomération. Par ailleurs, le président de l’agglomération, M. Patrice Dunand, envisage de futurs prolongements en direction de Gex, Prévessin-Moëns et, ultérieurement, de Saint-Genis-Pouilly.

L’association LEX 2050 se félicite de constater que l’agglomération considère désormais le développement des mobilités dans une perspective territoriale élargie. Pour rappel, Pays de Gex Agglo est reconnue Autorité organisatrice de la mobilité (AOM) depuis 2017. À ce titre, elle a l’obligation de se doter d’un Plan de développement des mobilités (PDM), dont la publication, encore attendue, est annoncée pour 2027.
Le prolongement des lignes de tramway vers Gex, Prévessin-Moëns et Saint-Genis-Pouilly constituerait une avancée significative en matière de mobilité, en mettant à disposition des infrastructures capacitaires et structurantes adaptées aux zones les plus densément peuplées du territoire. Comme nous l’évoquions déjà dans l’un de nos récents articles consacrés au tracé de la future diamétrale ferroviaire du Grand Genève, la réalisation de tramways suburbains représente une solution pertinente dans les territoires à habitat dispersé et lorsque les financements ne permettent pas d’envisager des infrastructures plus coûteuses, telles qu’un tram-train ou un RER.
Néanmoins, il convient de s’interroger sur les implications financières et sociales de ces projets. En effet, pour les seuls 1,3 km du tramway des Nations sur le territoire français, le coût est estimé à près de 50 millions d’euros, dont 21 millions à la charge de l’agglomération. En conservant ce ratio de coût par kilomètre, un éventuel prolongement jusqu’à Gex atteindrait environ 380 millions d’euros, dont 162 millions supportés par l’agglomération. À titre de comparaison, la réouverture de la ligne ferroviaire du piémont du Jura avait été estimée à seulement 100 millions d’euros, selon une étude commandée par l’agglomération en 2020. De plus, si ces prolongements de tramway apporteraient indéniablement des solutions aux travailleurs frontaliers souhaitant rejoindre Genève, ils ne répondraient pas aux besoins des habitants du Pays de Gex désireux de se déplacer à l’intérieur même du territoire, sans transiter par le centre de l’agglomération genevoise.

En conclusion, le développement des mobilités dans le Pays de Gex semble enfin entrer dans une phase concrète. Le tramway de Ferney-Voltaire constituera la première pierre d’un futur réseau qui devra être interconnecté et répondre non seulement aux besoins des travailleurs frontaliers – qui représentent près de six actifs sur dix sur le territoire – mais aussi à ceux des usagers souhaitant se déplacer localement. Les défis demeurent nombreux, mais les solutions financières et techniques existent.
Nous espérons pouvoir constater, comme annoncé, une réduction de 80 % du trafic à la douane de Ferney-Voltaire à l’horizon 2028, et saluons l’engagement de l’ensemble des acteurs impliqués dans ce projet de mobilité, attendu depuis longtemps au regard de la croissance démographique soutenue que connaît le territoire.
Lien vers l'article du journal L’Essor Savoyard.




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