Urbanloop et le développement des mobilités dans le Pays de Gex : entre projet structurant et solutions connexes
- Alain Mayaud
- 26 août
- 3 min de lecture

Présentation d’Urbanloop
La société Urbanloop développe un système de transport innovant basé sur de petites capsules autonomes, électriques, sans batteries, circulant sur des bandes de roulements (sur pneus), guidées par rails. Pensé initialement comme une alternative urbaine à la voiture et à faible impact environnemental (très faible consommation énergétique), ce dispositif vise à proposer une mobilité douce, connectée et automatisée, adaptée aux déplacements du quotidien.
Récemment, les équipes d’Urbanloop, Eva Baudot et Noémie Bercoff, ont échangé avec Alain Mayaud, représentant de l’association LEX 2050, au sujet de l’opportunité d’implanter leur technologie dans le cadre des projets de mobilité structurants du territoire du Pays de Gex et plus largement du Grand Genève.
Limites du système pour un projet structurant
L’analyse conduite conjointement avec le bureau de recherche 6t met en évidence plusieurs limites empêchant d’envisager Urbanloop comme une solution de transport structurant pour le projet de la ligne du Piedmont du Jura :
Le système affiche une vitesse maximale de 50 km/h et une vitesse commerciale d’environ 30 km/h, des performances inadaptées à un axe structurant de près de 40 km, alors que les réseaux et projets actuels d’Urbanloop n’excèdent pas 10 à 20km.
Urbanloop constitue avant tout une solution des derniers kilomètres, alors que le projet du Piedmont du Jura nécessite une offre capacitaire et interopérable avec les réseaux ferrés.
La capacité d’emport n’est pas adaptée : environ 2600 voyageurs en heure de pointe, contre un besoin estimé à 15 000 voyageurs/jour pour la ligne du Piedmont.
Ces éléments expliquent pourquoi notre association formule un avis défavorable à l’utilisation d’Urbanloop comme projet structurant.
Un rôle connexe et complémentaire : desserte capillaire et rabattements
Si Urbanloop ne peut répondre à l’ambition d’un projet de grande envergure comme la ligne du Piedmont du Jura, il peut néanmoins trouver une pertinence en tant que solution connexe. Son potentiel réside dans la création de réseaux capillaires, reliant villes et villages au système ferroviaire principal, et permettant ainsi d’améliorer les liaisons de rabattement vers des lignes structurantes comme le tramway de Ferney ou la future ligne du Pied du Jura.
Des perspectives locales concrètes
Plusieurs pistes de déploiement sont identifiées par LEX 2050 et pourraient être investiguées :
Un projet de réseau interne au CERN, destiné à relier les différents sites de l’entité.
Une proposition auprès de la SPL Terrinov visant à créer une infrastructure Urbanloop en lieu et place de la route douanière entre Ferney-Voltaire et l’aéroport de Genève. Cette initiative libérerait du foncier stratégique dans le cadre des travaux Cap 2030, qui prévoient la construction d’un nouveau terminal en remplacement de l’ancien.
Une plateforme multimodale intégrant le tramway 13, le BHNS Gex-Genève, ainsi que les futurs parcs relais de Ferney-Voltaire permettant d’offrir des correspondances efficaces et de contribuer aux objectifs de décarbonation du site aéroportuaire.
Une coopération structurée pour l’avenir des mobilités
Dans ce contexte, Urbanloop et LEX 2050 ont décidé d’explorer ensemble les possibilités d’insertion sur le territoire, afin de proposer une vision ambitieuse et adaptée défis de mobilités rencontrés dans le Pays de Gex. Cette collaboration s’inscrit dans le cadre des travaux menés au sein du SERM franco-genevois (Service Express Régional Métropolitain) et du futur Plan de Développement des Mobilités de Pays de Gex Agglo.
L’objectif est clair : combiner solutions structurantes et projets complémentaires pour bâtir un système de transport capacitaire et durable, répondant aux enjeux de croissance démographique, de connectivité transfrontalière et de transition écologique.




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